Titre : Cibles, 1959
Technique et support : Eau-forte sur papier
Particularités de l'oeuvre : Estampe originale signée par l'artiste en bas à gauche, annotée "bon à tirer" et datée.
Cette oeuvre est un "bon à Tirer" c'est à dire l'épreuve qui officialise l'accord de l'artiste pour passer ensuite au tirage numéroté d'une estampe car il la considère comme parfaite. En effet, avant ce "Bon à tirer", l'imprimeur édite des épreuves dites "d'essai" qu'il améliore les unes après les autres. Ce "bon à Tirer" donne le feu vert à une édition supplémentaire à grandes marges (en plus grand format) d'une des illustrations du livre "Tir à l'arc" édité par Louis Broder en 1960 et mis en lumière par Georges Braque c'est à dire illustré par des estampes de l'artiste, elles mêmes accompagnées d'aphorismes. Le Livre reprend les textes de Suzuki et de Herrigel auteur de "Le Zen dans l'art chevaleresque du tir à l'arc". Le livre qui comprend des estampes de petit format (20 x 15 cm) pour la plupart non signées par l’artiste a été édité à 165 exemplaires. L'estampe proposée par la galerie est non seulement beaucoup plus grande que celle du livre (car tirée à grandes marges) mais elle est aussi signée à la main par Georges Braque. Elle a été tirée évidemment à un seul exemplaire puisque c'est un bon à Tirer, le tirage numéroté qui suit est de seulement 10 exemplaires
Dimensions : 21,5 x 15,5 cm (38,5 x 28 cm avec les marges)
Etat : Bon, deux petits trous d'à peine 0,1mm quasi indiscernables sans doute liés aux granularités de la matrice d'impression de l'estampe.
Provenance : Collection Genevieve et Jean Paul Kahn
Commentaire de l'expert : Braque avec cette lithographie, ne se limite pas à illustrer le livre "Tir à L'arc", il le met en lumière. Il est d'ailleurs conscient que pour voir au-delà des apparences et faire parler les émotions, il est nécessaire d’intellectualiser les choses. Tout comme le tir à l’arc est assurément plus qu’un sport, les estampes de l’artiste sont plus que ce qu’elles représentent, elles nous plongent dans un état de zénitude. Pour atteindre son but, l’archer comme l’artiste doit parvenir à un état proche de la méditation transmissible au spectateur. Influencées par les estampes japonaises et le Zen, les œuvres de Braque reflètent incontestablement sa personnalité. Discret, peu porté sur les relations publiques, friand de poésie et de musique, les lithographies de l’artiste procurent des sensations de légèreté, de zen et de poésie. La douceur des couleurs alliée à la légèreté du trait renforce ces sensations. A la manière d’un maître zen, il passe au-delà de la technique pour puiser dans l’inconscient et nous immerge ainsi dans un état de plénitude.
Biographie de l'artiste : Né le 13 mai 1882 à Argenteuil, Georges Braque est le premier peintre à être entré au Louvre de son vivant. Il suit des cours pour devenir artiste peintre jusqu'en 1905. En 1906, il découvre le fauvisme de Matisse et Derain et trouve dans ce mouvement une manière de s'éloigner de l'académisme et d'explorer les contrées inconnues de la couleur. C’est à son retour de voyage de l’Estaque près de Marseille, qu’il découvre le cubisme, qui va révolutionner les rythmes plastiques de la peinture.
En 1922, il manifeste une autre façon d'aborder la peinture, selon des thèmes déterminés. C'est le troisième temps de son œuvre, celui de la période thématique. Il a l’ambition de perfectionner ses conceptions picturales jusqu'à l'extrême limite de leurs possibilités et émerge ainsi de ces thèmes, des œuvres fondamentales telles que "les oiseaux".
Ce commentaire ainsi que la biographie ci-dessous ont été élaborées par nos experts à l'aide des différents ouvrages de référence sur l'artiste en notre possession, toute copie est donc interdite.